

LES GRANDES ÉTAPES DE MA VIE
Mon parcours
Même si je ne l’avais pas choisi, ma vie est une histoire de résistance, de quête de liberté et de création. Né à Bucarest, j’ai grandi dans les Carpates, en communion avec la nature, organisant des chasses au gros gibier pour les touristes fortunés. Mais sous le régime oppressif de Ceausescu, la liberté était un luxe inaccessible.
À vingt-neuf ans, j’ai tenté de m’échapper en traversant le Danube à la nage. Intercepté, emprisonné, j’ai survécu à la répression et aux tragédies familiales, sans jamais renoncer à mon idéal. Après plusieurs tentatives, j’ai finalement atteint la Yougoslavie et trouvé la liberté.
Arrivé en France en 1977, je me suis immergé dans la culture et le sport : moniteur de ski, de tennis, puis organisateur d’exhibitions avec des légendes comme Ilie Nastase et Adriano Panatta. J’ai orchestré des événements uniques, allant jusqu’à transformer des lieux emblématiques en terrains de sport improvisés, comme les arènes d'Arles pour le tennis, et le Parc de Princes pour le golf, mêlant passion et audace.
Mon parcours professionnel s’est ensuite étendu au développement personnel et à la formation. Avec Stephan Ilitch, j’ai créé le programme Bâtir un projet professionnel gagnant, publié par Marabout, puis l’ouvrage Mieux organiser sa vie, publié et réédité par Maxima, afin d’accompagner les individus dans leur réinsertion et leur évolution personnelle.
Mais ma créativité ne s’arrêtait pas là. Inspiré par la tempête de 99 qui déracinèrent moult arbres aussi dans le parc de Saint-Cloud, je me suis consacré à la sculpture sur bois. Avec Mémoire de racines, puis le concours international en hommage à Brancusi, j’ai transformé des catastrophes naturelles en œuvres d’art, donnant une seconde vie aux arbres et sensibilisant le public à la beauté et à la force de la nature.
Mon projet le plus ambitieux, La Cité de l’Arbre, visait à créer un parc immersif sur l’univers des arbres, de la forêt et du bois, alliant pédagogie, spectacle et divertissement.
Aujourd’hui, je consacre mon temps à l’écriture. Mon premier roman, Le soleil se levait à l’Ouest, retrace mon évasion, mes expériences et mes renaissances, mêlant mémoire, fiction et poésie.
Je vis à Pézenas, dans le sud de la France, où je continue de créer et de transmettre, convaincu que chaque épreuve peut devenir une œuvre et chaque œuvre, une lumière.

La Cité de l'Arbre
La Cité de l’Arbre aurait pu être le premier parc à thème, d’attractions et d’animations autour de l’univers de l’arbre, la forêt et le bois : un lieu pour s’amuser et découvrir l’arbre sous toutes ses facettes, avec ses mille univers.
De toutes ces expériences, une évidence surgit : l’arbre n’était pas seulement une ressource naturelle, mais un patrimoine vital, un symbole universel. Et c’est de cette conviction qu’est née une idée plus vaste, plus ambitieuse : La Cité de l’Arbre.
Je rêvais d’un lieu unique, à la croisée du Palais de la Découverte, du Futuroscope et du Puy du Fou. Un parc à thème dédié à l’arbre, à la forêt, au bois. Un espace de transmission, de découvertes, de spectacles et de jeux, où les familles, les scolaires, les touristes pourraient s’émerveiller, apprendre, comprendre.
Autour de moi, je réunis une équipe pluridisciplinaire : scénographes, architectes, paysagistes, muséographes, épaulés par un collège scientifique composé de chercheurs, d’académiciens, de pédagogues. Ensemble, nous imaginâmes une infinité d’activités : pavillons interactifs, expositions immersives, spectacles vivants, attractions, médiations scientifiques…
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Le terrain a été trouvé : quarante hectares de forêt, à deux pas de l’autoroute de Normandie. Le site idéal. Une étude de marché confirma le potentiel extraordinaire du projet. Dix années d’efforts, cinquante experts mobilisés, des partenaires précieux… et pourtant, l’aventure s’interrompit. Faute d’investisseurs intéressés par la thématique, La Cité de l’Arbre ne vit pas le jour.
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Un rêve inachevé, mais qui demeure pour moi l’un des projets les plus inspirants de ma vie.
La sculpture et mes projets artistiques
En 2000, ma vie prit un nouveau tournant. Je m’orientai résolument vers l’art, et plus précisément vers la sculpture sur bois.
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Tout commença par un désastre. Le 26 décembre 1999, une tempête d’une violence inouïe balaya la France, déracinant des forêts entières. À Saint-Cloud, où j’avais installé mon atelier, il ne resta que des « nécropoles de racines » : d’énormes masses de terre et de bois, parfois hautes de quatre mètres et pesant plusieurs tonnes.
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Ces cicatrices de la nature m’interpellèrent. Après avoir dégagé et nettoyé quelques-unes de ces souches, je découvris une beauté insoupçonnée : des formes étranges, parfois majestueuses, comme si la mémoire de l’arbre continuait à vibrer sous la surface arrachée. Le spectacle était à la fois douloureux et fascinant, apocalyptique et solennel. J’y percevais une esthétique sauvage, une noblesse tragique : la beauté dans la souffrance.
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Séduit et bouleversé, je décidai de leur offrir une seconde vie. Leur renaissance passerait par l’art : détourner ces vestiges en sculptures, en œuvres porteuses de mémoire, pour que l’on se rappelle qu’un jour, la nature s’est rebellée.
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De là naquit un projet : Mémoire de racines. Mais je ne voulais pas mener seul cette aventure. Je rêvais d’associer d’autres acteurs, et surtout la jeunesse. J’organisai alors un concours national de sculpture à destination des étudiants des Beaux-Arts. Avec le soutien de la DAP du ministère de la Culture et du Domaine national de Saint-Cloud, l’opération prit corps en 2004.
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Une résidence fut créée, une logistique mise en place : extraction, transport, manutention de ces colosses de bois et de terre. Vingt-cinq étudiants issus de onze écoles réalisèrent vingt pièces monumentales en trois mois. L’expérience fut intense, fédératrice, exaltante. Puis vint l’heure de la rencontre avec le public. Et ce fut un succès au-delà de toute espérance.
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En août 2005, vingt-six sculptures — dont six réalisées par moi — furent exposées dans l’Orangerie du Sénat. À l’automne, elles gagnèrent le Jardin du Trocadéro, à Saint-Cloud. Plus de cent mille visiteurs vinrent contempler ces œuvres. Et ce qui toucha le plus, bien au-delà des critiques spécialisées, ce fut l’idée même : faire renaître les arbres déracinés, transformer une catastrophe naturelle en acte de mémoire et de beauté. Beaucoup de visiteurs, endeuillés eux-mêmes par la tempête, trouvèrent dans ces sculptures une consolation, une forme d’éternité offerte à leurs arbres disparus.
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Fort de ce succès, j’imaginai un nouveau projet : Brancusi, hommage et héritage. En 2007, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort du maître, un concours international de sculpture sur bois fut organisé, avec le soutien du Centre des Monuments Nationaux et du Domaine national de Saint-Cloud. Quinze jeunes artistes venus de France, de Roumanie, de Serbie et du Kosovo créèrent treize œuvres inspirées de l’esprit de Brancusi : simplicité, dépouillement, force de l’essentiel.
Les réalisations furent exposées dans le magnifique jardin de l’Ambassade de Roumanie à Paris.
Le jury, présidé par Pierre Cornette de Saint-Cyr, remit les prix dans les salons somptueux de l’ambassade. Ce fut un moment puissant, à la croisée des cultures, un pont tendu entre passé et avenir.




Mon travail en formation et développement personnel
En 1990, une nouvelle étape s’ouvrit à moi : celle du développement personnel. J’entamai alors une formation fondée sur une méthode venue des États-Unis, le Success Motivation International (SMI). Son efficacité, son pouvoir de transformation intérieure me fascinèrent.
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En découvrant la force de cette méthode, je fus immédiatement motivé pour l’adapter à un objectif qui me tient à cœur : redonner confiance aux chômeurs de longue durée et les aider à élaborer un plan d’action. Ainsi naquit une société de formation, avec une ambition qui dépassait la simple recherche de travail. Ce furent douze années de bonheur !
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Avec Stéphane Ilitch, l’un de mes plus proches collaborateurs, nous conçûmes un programme novateur que nous intitulâmes Bâtir un projet professionnel gagnant. Son principe reposait sur un triptyque indissociable : un texte, des cassettes audio et des exercices pratiques. Sur dix semaines, chaque participant était accompagné pas à pas, invité à consacrer une heure par jour à son propre cheminement, entre lecture, écoute et écriture, avec un retour en collectif, une demi-journée par semaine. Cette discipline, exigeante, mais libératrice, ouvrait un espace nouveau : celui où l’on devenait acteur de son propre avenir.
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Ce programme, adopté par plus de trois mille personnes, dépassait rapidement la seule dimension professionnelle. Son approche holistique visait à l’être dans sa totalité : il s’agissait non seulement de trouver un emploi, mais surtout de reconstruire une vie, de donner un sens, de renouer avec ses aspirations profondes.
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Devant l’enthousiasme des participants et la richesse des résultats, nous franchîmes une nouvelle étape. Le groupe Hachette (collection Marabout) publia, en mai 1998, les dix cahiers du programme, réunis en un ouvrage d’environ deux cent cinquante pages. Ce fut une reconnaissance, une validation, mais surtout une ouverture vers un plus large public.
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Puis, en 2001, nous élargîmes encore la méthode, en la rendant accessible au plus grand nombre à travers un recueil plus général : Mieux organiser sa vie. Publié chez Maxima, l’ouvrage a été réédité en mai 2017, preuve que ses principes sont toujours d’actualité et qu’ils demeurent très utiles.
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À travers cette aventure, j’avais trouvé une autre façon de transmettre : non plus par l’événement ou le sport, mais par la parole écrite et l’accompagnement intérieur. Pourtant, au fond de moi, demeurait un appel constant : celui de la création artistique.




Mon installation en France et mes projets sportifs et événementiels
À mon arrivée, fin 1977, je m’installai dans les Alpes, aux Arcs. Là, j’y ai appris la langue, tout en enseignant le ski l’hiver et le tennis l’été. Ces années furent un temps de reconstruction. Puis, Paris m’appela.
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Dans la capitale, j’ouvris une salle de sport consacrée à l’aérobic, discipline alors en plein essor. Et bientôt, de nouvelles rencontres vinrent bouleverser mon chemin.
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Le destin plaça alors sur ma route Ilie Nastase, légende vivante du tennis. À ses côtés, j’eus le privilège de rencontrer d’autres géants de ce sport. De cette amitié naquit une idée audacieuse : faire voyager ce sport au-delà des stades officiels, l’amener au plus près du public, l’offrir en spectacle comme un art vivant.
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En 1984, j’invitai Nastase, Adriano Panatta — vainqueur de Roland-Garros en 1976 —, ainsi que Jean-Louis Haillet et Georges Goven, deux figures du tennis français, à former une équipe inédite. Ensemble, nous partîmes à la conquête des routes de France.
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Très vite, cinq villes acceptèrent d’accueillir ces soirées hors du commun. En simple comme en double, ces virtuoses firent vibrer des foules entières. Parmi ces instants suspendus, je garde en mémoire l’émerveillement des arènes d’Arles : en moins de vingt-quatre heures, un court en terre battue avait été installé au cœur de ce théâtre antique. Le temps de deux soirées, la balle résonna entre les pierres millénaires. L’histoire rejoignait le sport, et l’éphémère devenait éternité. L’élan fut tel que d’autres villes suivirent. Le tennis s’invitait dans les lieux les plus improbables, et chaque étape devenait un moment de fête et de partage.
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Dans le même esprit d’innovation, je conçus un projet tout aussi inédit : transformer le Parc des Princes en parcours de golf. Six trous, au centre du stade mythique, accueillant les dix meilleurs joueurs mondiaux. J’avais obtenu l’accord de la Mairie de Paris, celui des sportifs, et j’ai consacré une année entière à préparer ce défi. Mais à six semaines de l’événement, le « partenaire » principal se retira sous la pression de la fédération. Le rêve s’effondra, emportant avec lui un an de travail, d’énergie et d’investissements. Une perte immense, un naufrage financier.
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Ainsi va la vie des projets : des moments d’euphorie, de création, parfois des succès triomphants, parfois des échecs douloureux. Mais toujours, la conviction que l’on avance. « Si tu traverses l’enfer, continue. » Winston Churchill.
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Par la suite, je poursuivis mon chemin dans l’univers professionnel : commercial, directeur de sociétés, responsable des relations publiques, consultant, chef d’entreprise… Le travail, la détermination, la persévérance étaient mes armes. Ma devise, souvent répétée, tenait en une formule : « les trente-cinq heures, je les fais en trois jours ».


